Pape Diouf: «Je ne vais pas dire: “Emon, casse-toi”»
Le calme avant la tempête? Désespérants à Valenciennes (défaite 2-1) mercredi,
l’OM accueillera Nancy ce dimanche à domicile, avec l’obligation de
gagner. Sous peine de voir le Vélodrome sortir de ses gonds.
L’appel au calme de Pape Diouf
«J’ai peur que le public manifeste son impatience et que ça arrive à
paralyser les joueurs.» Le président de l’OM, Pape Diouf, n’a pas caché
son inquiétude, jeudi à la Commanderie.
En mal de buts, en mal de points, en mal de confiance, les Olympiens
ont complètement loupé leur début de Championnat (2 nuls et une
défaite). Au lieu de tirer la sonnette d’alarme, Diouf a préféré jouer
la carte de l’apaisement. «Si le recrutement vous a paru cohérent et
intelligent, laissez-nous ce petit moment nécessaire pour peut-être
faire les réajustements nécessaires, a-t-il lancé aux supporteurs de
l’OM. On ne peut pas faire de bilan après seulement trois journées.» En
cas de nouvelle défaite dimanche à domicile, il n’y aura donc aucune
révolution de palais à l’intérieur du club. «Je ne vais certainement
pas dire “Emon casse-toi”, ou pousser une gueulante, assure Diouf. En
cas de nouvel échec, il faudra essayer d’avancer, en sachant qu’on va
vivre une semaine terrible…»
La frustration d’Emon
De son côté, Albert Emon a tenu à assumer vendredi sa part de
responsabilité dans les mauvais résultats de l’OM. «Quand on perd, la
défaite appartient à l’entraîneur», a-t-il assuré. Avant de confier:
«Moi qui bande (sic) sur l’OM, je suis le premier malheureux de la
situation actuelle. Par rapport à l’an dernier, mon discours aux
joueurs est resté le même: prendre du plaisir, dribbler, jouer, frapper
au but, déborder, centrer, …Malheureusement, je ne vois rien de tout ça
depuis le début de la saison. Je suis frustré.» Comment expliquer un
tel fossé entre les consignes du coach et le rendement de ses hommes
sur le terrain? «Il est possible que certains joueurs aient peur,
analyse Emon. Ils ne s’attendaient peut-être pas à autant de pression.
Il est possible aussi qu’on ne soit pas encore prêt physiquement.»
Moussilou en renfort, Beye sur le départ?
Si le retour de Nasri (épisode 2) devrait à coup sûr redonner quelques
couleurs aux offensives olympiennes, le public du Vélodrome va observer
avec attention la première titularisation de l’ancien Lillois Matt Moussilou.
Un renfort accueilli avec une certaine incompréhension chez les
supporteurs. Là, encore, Diouf s’est montré rassurant, jouant même des
comparaisons. «Il est un nom d’un garçon sur lequel tout le monde était
sceptique, le considérant comme un simple joueur d’appoint.
Aujourd’hui, il nous vaut de grandes satisfactions, il s’appelle
Laurent Bonnart.» Dimanche, l’ancien capitaine du Mans devrait
d’ailleurs être aligné sur le flanc droit de la défense, en lieu et
place d’Habib Beye. En dessous de tout à Valenciennes, le capitaine
olympien est méconnaissable. Si bien qu’il se murmure du côté de la
Commanderie que l’international Sénégalais, vexé du non-renouvellement
de son contrat, est en train de préparer ses valises.
Boris Horvat AFP/Archives ¦ Le président de l'Olympique Marseille, Pape Diouf, le 10 mai 2005 à Marseille
A Marseille, Fred Azilazian
20Minutes.fr,
éditions du 19/08/2007 - 12h43