Le comédien français Jean-Pierre
Darroussin sera à partir de ce mercredi à l’affiche du «Cœur des Hommes
2» de Marc Esposito, avec Gérard Darmon, Marc Lavoine et Bernard
Campan. Fan inconditionnel de l'OM, celui qui campera dans le film un
supporteur du…PSG évoque pour 20 minutes sa passion pour le «ballon
rond».
Comment votre passion du foot est-elle née?
Quand j’étais môme, je jouais toute la journée. Petit à petit, je me
suis mis à regarder le foot à la télévision. A partir de la Coupe du
monde de 1970, j’ai eu un déclic. J’avais 16 ans.
J’ai regardé cette Coupe avec passion. Les matchs étaient fabuleux.
Quand on a connu quelque chose qui nous a fait vibrer, on cherche
toujours à retrouver cette sensation, ce frisson. Pendant longtemps,
j’ai regardé le foot à la télé, et je dois dire qu’en allant au stade
vélodrome, j’ai découvert que c’était encore mieux au stade…
A propos du stade vélodrome, on dit que vous êtes un grand supporter de l’OM. Vous confirmez?
Tout à fait. J’ai un faible pour l’OM depuis la fin des années 80 et
les années Tapie. J’ai habité Marseille jusqu’au début des années 90.
Vous imaginez un peu la folie. C’était les belles années! Voir jouer
Waddle, c’était magique! Aujourd’hui, j’habite toujours dans la région
et je ne rate pas une occasion d’aller au Vèl’. La saison dernière,
j’ai réussi à y aller six fois.
Que pensez-vous de l’OM version 2007-2008?
Les résultats tardent à venir mais j’ai confiance. Je les vois
champions et réussir un beau parcours en coupe d’Europe. Cette année,
la charnière centrale Givet-Rodriguez me plaît beaucoup. Au milieu,
j’adore Cheyrou. Devant, je pense qu’à partir du moment où les joueurs
auront compris comment jouer avec Cissé, la machine va se mettre en
route. Mais cela semble être très compliqué de jouer avec lui...
Quelles sont les équipes qui vous font vibrer, mis à part l’OM?
Je suis un adepte du beau jeu. En France, j’ai toujours bien aimé des
équipes comme Monaco ou Nantes. J’aime aussi beaucoup le foot étranger.
Quand j’étais plus jeune, voir jouer l’Ajax, c’était formidable.
Aujourd’hui, le Barça, Manchester et Arsenal me font vibrer. Ces
équipes jouent très vite et très bien.
Que pensez-vous de l’évolution du foot français?
Le niveau de la Ligue 1 française est malheureusement moins élevé que
les championnats anglais, italiens ou espagnols. Il n’y a pas photo. Le
championnat de France est loin d’être exceptionnel et ce n’est pas
nouveau. Je pense que si Nancy, Valenciennes ou Le Mans étaient dans le
championnat anglais, ils navigueraient dans la deuxième moitié du
tableau. Dans les championnats italiens, espagnols et anglais, il y a
plus de grands joueurs. Et les grands joueurs français font le bonheur
des clubs étrangers. Je peux les comprendre. C’est pareil dans mon
métier…
C'est-à-dire?
On a toujours envie de jouer au plus haut niveau. Parce qu’on apprend
plus, parce qu’on s’épanouit plus, parce qu’on comprend mieux son
métier lorsqu’on travaille au plus haut niveau tout le temps. L’exode
des grands joueurs, je pense que ce n’est pas qu’une histoire de
pognon. Vous jouez dans un environnement exceptionnel, qui vous fait
progresser, devant des publics extraordinaires, face aux meilleures
équipes d’Europe.
Y-a-t-il d’autres points communs entre un joueur de foot et un acteur?
Parfois, j’ai un peu l’impression qu’on fait le même métier. On produit
un spectacle devant du public. Chacun joue sa partition. Celle des
joueurs de foot est plus liée à l’inspiration. Ce qu’il y a de plus
important, chez un footballeur ou un acteur, c’est le plaisir de jouer.
Et puis la notion de collectif. Au théâtre ou au cinéma, on joue
rarement seul. Enfin, comme un joueur de foot, l’acteur se doit d’être
brillant au bon moment.
Une question subsidiaire: quel joueur de L1 pourrait être un bon acteur de cinéma?
Le premier qui me vient à l’esprit est le marseillais Taye Taiwo. Il a
l’air entier, il est dans sa vérité. Il dégage vraiment quelque chose…
Recueillis par Fred Azilazian
20Minutes.fr,
éditions du 23/10/2007 - 19h08