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le blog de l'om
28 septembre 2007

«Une instabilité liée au manque de résultats»

Il est le 53e entraîneur de l’OM depuis l’entrée du club dans l’ère professionnelle, en 1933. Erik Gerets succèdera jeudi à Albert Emon. Preuve de l’instabilité chronique qui règne sur le banc marseillais, le Belge sera le 19e entraîneur olympien depuis le sacre européen face à l’AC Milan, le 26 mai 1993, à Munich. Sur la même période, le PSG n’en a écumé que onze.

Philippe Troussier connaît bien le contexte marseillais. L’ancien globe-trotter des sélections africaines a dirigé l’OM lors de la saison 2004-2005. Pendant six mois. Pour 20minutes.fr, il évoque l’éviction d’Albert Emon et l’environnement phocéen, si «particulier».

Comment expliquer une telle instabilité?
Dans un club tel que l’OM, l’instabilité est souvent liée au manque de résultats. C’est la règle du jeu, et il faut savoir l’accepter. Depuis trois ans, l’OM a trouvé une structure stable. En interne, la relation Diouf-Anigo semble complémentaire. Mais Marseille, c’est un contexte très particulier. Le club est surmédiatisé. La moindre porte qui claque est immédiatement relayée par la presse, qui a toujours tendance à spéculer. La pression existe au quotidien. Du coup, les dirigeants sont constamment dans l’obligation de réagir pour se protéger.

Selon vous, virer Albert Emon était-il inévitable?
Ce changement s’imposait pour apaiser le climat. Cela permet aussi de remettre les joueurs en scelle. Il était toutefois possible de le faire en interne. Mais cela supposait de toucher à la psychologie des joueurs. C’est plus facile de mettre une personne à l’écart que onze. Dans la mentalité française, un coach peut difficilement imposer sa méthode sans que les joueurs boudent. L’affectivité est trop importante et cela influence forcément des choix qui paraissent pourtant rationnels. A l’étranger, il y a plus de distance entre entraîneur et joueurs. On ne s’attarde pas sur les pipis et les cacas. On oublie les querelles internes pour être le plus efficace et le plus rentable possible sur le terrain. Ils sont davantage soumis à une feuille de route disciplinaire.

Cette surmédiatisation ne reflète-t-elle pas la ferveur populaire qui règne autour du club?
C’est vrai que Marseille est une ville passionnée. Le maillot est fédérateur: il y a une vraie communion entre le club et les supporters. Reste que cette résonance médiatique n’a pas le même impact ailleurs. Prenez l’exemple de Monaco. En début de saison, l’équipe de Ricardo a enchaîné les défaites sans qu’il y ait de grand remue-ménage. A Marseille, une telle série aurait rapidement suscité la polémique et la désunion.

Quels souvenirs gardez-vous de votre passage à l’OM?
C’est un passage que je souhaitais de courte durée. Ce fut une expérience merveilleuse. J’étais très honoré d’entraîner un club aussi populaire. Comme Gerets, je suis arrivé à l’OM en tant qu’étranger : j’avais quitté le football français depuis quinze ans. Dès mon arrivée, j’ai dû avoir un message clair et toucher à la configuration de l’équipe. Le contenu de mon discours n’a pas changé vraiment par rapport à son prédécesseur. La grosse différence se situe au niveau de la façon de parler aux joueurs.

Croyez-vous au fameux choc psychologique engendré par un changement d’entraîneur?
Oui. L’attrait du nouveau oblige les joueurs à une écoute particulière, à se montrer sous son meilleur visage et au maximum de ses possibilités pour séduire le coach. Cela créé un climat de remobilisation.
                                         

SIPA   ¦ Philippe Troussier, ancien entraîneur de l'OM.

             

                 

                  
Recueilli par Gil Baudu                  

                  

 
                        20Minutes.fr, éditions du 26/09/2007 - 13h21
                  

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